mardi 8 juillet 2008

Les croisades vues par les Arabes

Lorsque ma cousine Geneviève m'a offert ce livre à Noël, j'étais très contente parce que je considérais qu'il allait me permettre d'acquérir des connaissances supplémentaires sur la culture arabe, mais de l'autre côté, je savais que sa lecture risquait d'être difficile.

À la fin de mes cours, j'ai enfin pu commencer à lire ce livre et j'ai découvert que malgré la grande quantité de noms propres et lieux géographiques, le récit se lisait plutôt bien. Ce que j'ai trouvé particulièrement intéressant, c'est que tout au long du livre on retrouve des extraits de textes écrits par des historiens arabes tels que Ibn al-Qalanissi, Al-Athir et plusieurs autres.
En partageant sa plume avec celles des historiens arabes, Amin Maalouf nous plonge dans l'univers qu'était l'Asie Mineure il y a presque 1000 ans. On y voit comment les Occidentaux (ici appelés les Franj) ont fait leur avancé, quelles stratégies les musulmans ont utilisées et on apprend beaucoup de faits intéressants.

Afin de vous donner une meilleure idée du livre, voici quelques extraits:
C'est sans doute quelques jours après la débâcle des Egyptiens qu'arrive à Baghdad le groupe de réfugiés conduit par Abou-Saad al-Harawi. Le cadi de Damas ignore encore que les Franj viennent de remporter une nouvelle victoire, mais il sait déjà que les envahisseurs sont maîtres de Jérusalem, qu'ils ont traversé toute la Syrie du nord au sud, massacrant et pillant à leur guise sans être inquiétés. Il sent que son peuple et sa foi sont bafoués, humiliés, et il a envie de le crier haut pour que les musulmans se réveillent enfin. Il veut secouer ses frères, les provoquer, les scandaliser.

Le vendredi 19 août 1099, il a emmené ses compagnons à la grande mosquée de Baghdad et, à midi, lorsque les croyants affluent de toutes parts pour la prière, il se met à manger ostensiblement, alors qu'on est en ramadan, le mois du jeûne obligatoire. En quelques instants, une foule en colère se presse autour de lui, des soldats s'approchent pour l'arrêter. Mais Abou-Saad se lève et demande calmement à ceux qui l'entourent comment ils peuvent se montrer si bouleversés par une rupture de jeûne alors que le massacre de milliers de musulmans et la destruction des lieux saints de l'islam les laissent dans ne complète indifférence.
p. 71

Le deuxième extrait, écrit par Oussama Ibn Mounqidh, montre bien comment les Arabes étaient plus avancés scientifiquement à l'époque, notamment en ce qui a trait à la médecine.
Un jour, raconte-t-il, le gouverneur franc de Mouneitra dans le mont Liban, écrivit à mon oncle Soultan, émir de Chayzar, pour le prier de lui envoyer un médecin pour soigner quelques cas urgents. Mon oncle choisit un médecin chrétien de chez nous nommé Thabet. Celui-ci ne s'absenta que quelques jours, puis il revint vers nous. Nous étions tous très curieux de savoir comment il avait pu obtenir aussi vite la guérison des malades, et nous le pressâmes de questions. Thabet répondit: "On a fait venir devant moi un chevalier qui avait un abcès à la jambe et une femme atteinte de consomption. Je mis un emplâtre au chevalier; la tumeur s'ouvrit et s'améliora. A la femme, je prescrivis une diète pour lui rafraîchir le tempérament." Mais un médecin franc arriva alors et dit: "Cet homme ne sait pas les soigner!". Et, s'adressant au chevalier, il lui demandé: "Que préfères-tu, vivre avec une seule jambe ou mourir avec les deux?". Le patient ayant répondu qu'il aimait mieux vivre avec une seule jambe, le médecin ordonna: "Amenez-moi un chevalier solide avec une hache bien aiguisée." Je vis bientôt arriver le chevalier et la hache. Le médecin franc plaça la jambe sur un billot de bois en disant au nouveau venu: "Donne un bon coup de hache pour la couper net!". Sous mes yeux, l'homme assena à la jambe un premier coup, puis, comme elle était toujours attachée, il la frappa une seconde fois. La moelle gicla et le blessé mourut à l'instant même. Quant à la femme, le médecin franc l'examina et dit: "Elle a dans la t^te un démon qui est amoureux d'elle. Coupez lui les cheveux!". On les lui coupa. La femme recommença alors à manger leur nourriture avec de l'ail et de la moutarde, ce qui aggrava la consomption. "C'est que le diable est entré dans la tête", affirma leur médecin. Et, saisissant un rasoir, il lui fit une incision en forme de croix, fit apparaître l'os de la tête et le frotta avec du sel. La femme mourut sur-le-champ. Je demandai alors: "Vous n'avez plus besoin de moi?". Ils me dirent que non, et je m'en revins après avoir appris sur la médecine des Franj bien des choses que j'ignorais.
p. 157

En somme, c'est un livre que je conseille à tous ceux qui aiment l'histoire, la culture arabe, et qui sont près à assimiler beaucoup de noms et d'information en peu de temps. Je crois que cette lecture me sera utile pour mon cours sur l'Islam que j'aurai à l'automne, quoique j'aurais probablement eu beaucoup plus de facilité à lire ce livre après avoir fait ce cours...

7 commentaires:

Geneviève a dit…

Wow, je suis contente que la lecture de ce livre t'ait plu! Je devrais le lire avant d'aller au Maroc...

Claudia a dit…

Je te le prêterai si tu veux!
Et merci de m'inciter à écrire un peu plus, ça m'a donné la motivation qu'il me manquait :)

Anonyme a dit…

très interèssant...tu l'avait lu e entier déjà?
je suis un peu étonné...mais positivement, très bien !!

par:
catamenia1@hotmail.fr

Claudia a dit…

Oui Catemenia, j'ai lu le livre en entier ;)

Anonyme a dit…

wow, just le faite que je le voir me fait sentire très féneant je sais pas pourquoi...mais bon je vais le lire un jour quand même...
mais c'est incroyable t'as déjà fini le book, alors t'as commencé un autre oubien it's time to take some rest?

par:

catamenia1@hotmail.fr

Claudia a dit…

Et bien, ça ma pris quand même du temps lire ce lire, c'était assez lourd. Des fois, je le mettais de côté et lisait un roman :)
Là, je suis en train de lire un roman, mais après je vais me lettre à lire un peu d'ouvrages relativement aux économistes!

ps: ne te sens pas fainéant! C'est pas tout le monde qui a de la facilité à lire. Pour ma part, ça dépend beaucoup du type d'ouvrage...

Unknown a dit…

oh, beaucoup à lire...
ce n'est que l'étè qui me rends fainéant à lire...c'est parce que je fais beaucoup de chose à la fois et à la fin de la journée je me sens très fatigué...mais t'inquiètes je vais lire quand même un roman qui s'appel " candide" de voltaire:)